Novembre 1999, Saint-Laurent du Maroni fêtait son 50aire en tant que commune.
Comme d'autres associations, KRAKÉMANTÒ a proposé des actions pour cette commémoration, mais il s'agissait aussi pour nous de tordre le coup à cette "imposture historique"  : "Saint-Laurent du Maroni = Bagne" (point-barre ! sic!)
Vous trouverez ici les propositions de KRAKÉMANTÒ accompagnées d'un de nos textes fondateurs sur notre vision historique et culturelle de notre commune chérie : KAMALAKULi (Saint-Laurent du Maroni)

"KAMALAKULi"

"...Notre but n'est pas d'être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie"
(Albert LONDRES)

"...Les peuples créoles américains ont donc cette lancinance de leurs mémoires asphyxiées, de leurs histoires souterraines ; et quand ils se tournent vers les monuments qui balisent leurs espaces, ils ne s'y retrouvent pas, ou alors, vénérant ces édifices, ils s'aliènent à la Mémoire et à l'Histoire édictées par la colonisation."

"...Nos monuments demeurent comme des douleurs.
Ils témoignent de douleurs.
Ils conservent des douleurs.

...Mais la mémoire des hommes qui étaient passés là, qui avaient souffert là, s'est mystérieusement maintenue. Des usures de cet affrontement est né le plus étonnant des patrimoines de l'humanité : les Traces-mémoires du bagne de la Guyane."

in : "GUYANE, Traces-Mémoires du Bagne"/Patrick CHAMOiSEAU, Rodolphe HAMMADi ; Caisse nationale des monuments historiques et des sites , 1994. 114 P.

 

 
PROPOSiTiONS DE KRAKÉMANTÒ
DANS LE CADRE DU 50AiRE DE LA ViLLE DE SAiNT-LAURENT DU MARONi.
Franck COMPPER - Kamalakuli - Mars 1999

Argumentaire
 S'il est indéniable que l'Administration pénitentiaire a présidé aux destinées de Saint-Laurent du Maroni, il nous semble important dans le cadre de ce 50 aire de réhabiliter toute l'histoire de Saint-Laurent .
 Un pan entier de la mémoire de Saint Laurent a été laissé dans l'oubli.
 Aujourd'hui que cette période pénitentiaire, abominable page de l'histoire de notre Commune, commence à être assumée, il est vital dans le cadre de ce 50aire de valoriser la totalité de l'histoire Saint-Laurentaine.
 Cette histoire du Bagne sera d'autant plus assumée qu'elle sera mise en perspective avec le reste de notre histoire oubliée.

 I - Les Débuts de Saint-Laurent
 Tout d'abord nous voulons tordre le coup à une grande manipulation de notre histoire. Notre commune (quelque soit son nom à cette époque), ne voit pas le jour avec le Bagne.
 Saint-Laurent et plus précisément la Résidence du Sous-Préfet se situe sur l'emplacement du village d'un grand chef kali'na1  dont le nom résonne encore dans la mémoire des anciens Kali'na de Padòk : KAMALAKULi [La mémoire de ce grand chef spirituel Kali'na devrait elle aussi être honorée.]
 Dans la deuxième moitié du 19 siècle, des anciens esclaves qui désertaient les habitations  aux lendemains de l'abolition s'installèrent à Saint-Laurent où ils firent l'expérience de la liberté. Cette implantation est aussi le résultat d'une implantation plus ancienne, du temps où la colonie craignait líafflux de marrons poursuivis depuis le Surinam par le commandant Stedman2
 Le Bagne ne s'est pas installé sur une terre vierge. Avant que ne débarque la "Tentiaire", des hommes y vivaient.
 
 II - L'histoire parallèle, l'histoire oubliée
 A côté du Bagne (1858-1947) et sensiblement aux mêmes périodes, s'écrit à Saint-Laurent une histoire parallèle, dans tous les sens du terme. Une histoire non officielle, non magnifiée, mais une histoire dont la mémoire est malgré tout encore vivace chez nos anciens : celle des "Gens de l'or" comme les appelle Michèle-Baj Strobel3
 Le premier cycle de l'or4  (1855-1945) voit affluer à Saint-Laurent des populations en provenance de la Caraïbe. Les Barbadiens (ou Babichaw, comme les appellent encore les anciens Saint-Laurentains), les dominicains, les Guadeloupéens, les Guyaniens, les Martiniquais , les Saint-Luciens,... la Caraïbe s'était donnée rendez-vous à Saint-Laurent.
 On parle beaucoup des conditions de vie inhumaines des bagnards, de leurs corvées qui rendaient le quartier officiel des fonctionnaires de l'Administration pénitentiaire et le reste la ville propres, des fastes de Saint-Laurent, des grands bals où les fonctionnaires de la "Tentiaire" recevaient les notables de Saint-Laurent. On en parle avec fierté, parfois avec une certaine larme au coin de l'oeil.
 Mais personne ne nous parle de l'histoire des ces travailleurs immigrés, nos arrières-grands-parents ou grands-parents qui arrivaient dans un pays inconnu qu'ils ont appris à aimer, et qu'ils ont fait leur, qui trimaient dans les placers d'or.
 C'est vrai que le Bagne à concouru à la dénomination de Petit Paris, mais l'or extrait par ces mineurs y a contribué aussi pour une bonne part. Ce sont eux qui enrichissaient les commerçants, les grands comptoirs de Gougis, Reynal, Symphorien...
Ce sont aussi ces grands commerçants qui grâce à l'or faisaient du port de Saint-Laurent une destination pour les bateaux des Antilles et de France métropolitaine. Nous sommes issus d'eux aussi.
 Beaucoup de "spécialistes" veulent nous culpabiliser (consciemment ou  pas ?) en essayant par leur propos de nous faire croire que seuls les bagnards travaillaient à Saint-Laurent du Maroni (nous réitérons notre respect pour la souffrance de ces déportés, transportés et relégués), que derrière chaque saint-Laurentain avec les doigts de pieds en éventail un pauvre bagnard était prêt à obéir à ses moindres exigences.
 Rien de plus faux, de plus falsificateur. Les bagnards "assignés", l'étaient avant tout pour les Fonctionnaires de l'Administration Pénitentiaire et pour les quelques notables qui avaient des accointances avec l'Administration du Bagne5 .
 L'autre réalité de Saint-Laurent est occultée par ces "spécialistes".
 Nous parlent-ils de la misère de la majorité des orpailleurs6  ? Nous parlent-ils des familles de Saint-Laurent qui comptaient sur "le Pain de la Commune" pour nourrir leurs enfants ?
 Nous parlent-ils du courage de ces hommes et de ces femmes qui ont su malgré leurs différences vivre ensemble, créer une nouvelle langue ensemble, le créole de Saint-Laurent ?
 Nous parlent-ils des rencontres culturelles que le rush aurifère a initiées entre mineurs créoles immigrés et les canotiers-bosman bouchinengés ?
 Nous parlent-ils du Village Chinois, premier lieu où les canotiers busikonde-sama attendaient patiemment ces mineurs et leurs marchandises pour les convoyer dans les bois ?
 Nous parlent-ils de l'inventivité de ces orpailleurs qui ont su adopter et créer des outils et des techniques d'orpaillage adaptés à l'environnement du Maroni  : les "Bakatach", les "Batado", les "dal dlo", les "dal latè", les "dal enstriman", les "manman dal", les "kès", les "lontonn", les "soulous", le "soumaren", le "tchoké" ?
 Nous parlent-ils de l'entraide, des Sosayti, de l'amitié des Padna ?
 Nous parlent-ils des échanges économiques mais surtout culturels entre ces immigrés (nos parents) et ces canotiers-bosman (nos parents) ?
 Nous parlent-ils surtout des contes, expression culturelle privilégiée des mineurs ?  Le conte, véritable passerelle entre les cultures, où un conteur díorigine Sainte-Lucienne s'approprie en créole un conte Busikonde-sama. Où les indiens tékò (émérillons) s'approprient dans leurs contes le personnage de Konpè toti ? Où les conteurs antillais abandonnent leur tradition au profit du conte-révéyé guyanais ? Où l'on rencontre chez les ABC (Amérindiens, Busikonde-sama, Créoles) les mêmes personnages, Kasuli ou Ba Dya ou konpè bich ?

 III - "Konté asou chodyè ou bèlmè, ou ka rété san manjé" dit le dolo. "Bifo fii chibi mati osou, chibi fii" dit le nongo.
 Il est grand temps à Saint-Laurent du Maroni de nous regarder avec nos propres yeux, notre propre regard, et de faire en sorte que les pyébwa que sont nos enfants aient des racines profondes qui seront toutes les réalités historiques de notre commune.
 Il est grand temps que nos enfants sachent que le Bagne est notre histoire, mais qu'il n'est pas toute notre histoire.
 Que les touristes connaissent l'histoire de la ville de Saint-Laurent aussi bien que celle du quartier officiel.
 C'est  l'or  qui a initié toutes ces rencontres, qui a fait de Saint-Laurent la Porte du Maroni, une des portes du territoire de l'Inini en son temps.
 C'est encore l'or qui nous a rassemblés en ce lieu, nous  fils de Kali'na, de Lokono, de canotiers Busikonde-sama, d'orpailleurs et de négociants Créoles des Antilles- Guyane, de déportés, de transportés, de relégués de France mais aussi, ne l'oublions pas d'Afrique, des Antilles et d'Asie. Nous ces fils qui souhaitons travailler ensemble pour  cette commune que nous aimons tant et pour laquelle nous espérons construire tous ensemble un avenir de toutes les couleurs.
 
PROPOSiTiONS
 1-Soirées-contes et  Mayouri Mato 2ème édition.(cf budget en annexe)
 Comme nous l'avons vu dans l'argumentaire, le conte était une expression culturelle privilégiée. Il s'agissait d'une véritable production littéraire populaire.
 De plus Saint-Laurent et le Maroni, ont hérité d'un ensemble de traditions orales : amérindiennes (tékò, kali'na, lokono, wayana), busikonde-sama (aloukou, djouka, paramaka, saramaka), créoles (guadeloupéen, guyanais, haïtien, martiniquais, saint-lucien).
 De part cet héritage, Saint-Laurent peut prétendre à devenir la capitale du conte en Guyane et accueillir un véritable festival international du conte qui s'étoffera d'années en années.

 2-Intervention d'historiens guyanais dans les communications sur le Bagne.
 M. Eugène EPAiLLY, spécialiste du Bagne.
 M. Serge MAM-LAM-FOUCK, historien.
 Il est en effet important que des guyanais nous apportent leur (notre) regard sur la période du Bagne.
 ..........
 3-En plus des communications sur le Bagne, inclure dans le colloque des communications sur la période aurifère.
 En effet, cette période est parallèle à celle du Bagne et de plus voit l'implication des guyanais contrairement au Bagne qui est un événement historique "rapporté" (Vanmennen)
 L'histoire du Bagne gagnerait ainsi à être mise en perspective avec d'autres événements historiques proprement guyanais. Il nous serait plus évident de l'accepter.
 -M. Serge MAM-LAM-FOUCK
 -Mme Michèle-Baj STROBEL(Médiathèque du Lamentin)
 -M. Jean PETOT
 
 4-Création d'un véritable lieu de mémoire, d'échange, de transmission.
 La seule et unique représentation historique qui est offerte aux jeunes saint-laurentains, est celle de l'univers concentrationnaire. Le seul monument historique est une statue de bagnard.
 Nous proposons à la place du projet pharaonique d'enfouissage des câbles électriques (ce qui serait dommage, nous n'entendrions plus les Kikivi et autres "jibyé";=) et de transformation de la rue Félix Éboué en petit Champs Elysée,  un vrai lieu de mémoire où se rencontreront tous les Saint-Laurentains tout en gardant l'idée du projet initial, d'intégrer physiquement la Charbonnière au centre-ville.
 Il s'agit ni plus ni moins  de la création d'un Musée de "l'Ouest" (aux environs du port) où la mémoire de Saint-Laurent,  serait présente.
 Saint-Laurent qui ambitionne un jour de devenir une Préfecture est en devoir de se munir d'une telle structure. Pour devenir un véritable pôle culturel contrebalançant l'hégémonie cayennaise.
 Ce musée retracera en les reconstruisant, un placer et son village, un village amérindien, un village busikonde-sama....etc...
 Ces villages seront vivants, ils pourront accueillir des artisans (tembé, kroukrou, ....). Des anciens pourraient y transmettre leurs savoirs aux jeunes.
 Un carbet à manioc pourrait y être intégré, les visiteurs pourraient y voir les différentes techniques (amérindiennes, busikonde-sama, créoles) de fabrication du kwak, du cachiri etc...
 Dans ce lieu  vivant, les artisans y auraient leurs ateliers, travailleraient devant les visiteurs.
 Il pourrait accueillir des activités de petites restaurations, des petits commerces de produits locaux etc.....
 Une grande salle ou un forum de plein air accueillerait librement toutes manifestations. etc.....
 Ce Musée de l'Ouest  sera profitable à plus d'un titre :
 *il réamorcera la mémoire (toute la mémoire) historique et culturelle de la Commune. Il réactivera la transmission du savoir par les anciens et apportera à ces derniers une nouvelle légitimité, un nouveau respect.
 *il donnera enfin à nos jeunes les référents, les racines historiques dont ils ont besoin (pour l'heure le seul référent qui leur est proposé c'est celui du Bagne) pour se développer harmonieusement.
 *il créera des emplois qualifiés durables pour de jeunes ou moins jeunes.
 *Il réarmocera le lien social dans toute la ville et permettra de diversifier les lieux de culture.
 *il sera un appel au tourisme, et proposera aux touristes une large palette de l'histoire de Saint-Laurent du Maroni.
  Le Musée des Cultures de Guyanehttp://www.mcg973.org  (ancien Bureau du Patrimoine Ethnologique) pourrait-être un partenaire, un conseil technique.
 Ce Musée de l'Ouest permettra d'embaucher des Étudiants guyanais de troisième cycle d'histoire, d'anthropologie qui pourraient déjà coordonner une certaine collecte d'archives orales (témoignages, récits de vie etc...) auprès des anciens de la Commune. Cette partie devra être organisée très rapidement, car nos anciens s'en vont.
 Ces étudiants pourraient en outre se voir proposer une convention avec la Commune et la Région pour amorcer des études historiques sur Saint-Laurent et sa région.
 Il permettra d'embaucher aussi de jeunes guyanais qui n'auraient pas eu la chance de faire des études longues.
 A notre humble avis cette proposition devrait remplacer celle qui consiste à vouloir faire de la rue Félix Éboué un petit Champ Elysée. La Commune y gagnerait sur tous les plans. Saint-Laurent se donnerait les moyens d'assumer culturellement son rôle de capitale de "l'ouest".

 5- Cette cinquième proposition participe de la même démarche que celle qui a présidé au changement des armoiries de Saint-Laurent.
 Pour vraiment inscrire Saint-Laurent dans son histoire nous demandons à ce qu'une cérémonie soit organisée en présence des chefs spirituels Kali'na et qu'à cette occasion Saint-Laurent soit débaptisée et retrouve son nom Kali'na originel KAMALAKULi.
 Comme pour le nouveau blason il s'agit d'inscrire le changement de prise de conscience que Saint-Laurent a enfin de son histoire et de son peuplement.

 6- Il s'agit dans cette proposition, d'avoir notre propre regard sur cette partie de notre histoire qu'est le bagne, de réinscrire le bagne dans une perspective historique saint-laurentaine.
 Concernant la proposition d'une stèle à un bagnard célèbre, nous pensons que Saint-Laurent doit avant tout prendre en charge sa propre histoire. C'est vrai que nous nous inclinons devant les souffrances de ces hommes célèbres cependant nous pensons plus opportun  d'ériger une stèle à des bagnards qui après avoir purgé leur peine, ont oeuvré pour la Commune et sont devenus de vrais Saint-Laurentains.
 Comme le dit l'historien Oruno D Lara : "...l'histoire s'écrit avec des mots qui ne sont pas neutre..."7
 Profitons de ce 50aire pour nous réapproprier notre histoire, toute notre histoire, il s'agit "de commencer par réfléchir aux problèmes posés dans un cadre historique et géographique déterminé."8
  Il serait dangereux selon nous de faire en sorte qu'il y ait deux sortes de mémoires. Celles des anciens bagnards qui auraient la chance d'être médiatisés et supposés innocents, qui serait la mémoire à honorer, et celle de tous ces anonymes dont le souvenir devraient à jamais être effacé.
 Nous proposons à la place, une plaque ou stèle aux anciens bagnards Saint-Laurentains.
 Vu la difficulté d'assumer encore pleinement toute notre histoire (la même démarche d'oubli à existé pour l'esclavage, qui était une honte, une infamie, dont nos grands-parents n'ont jamais voulu parler) cette stèle pourra être dédiée aux anciens hommes de la "Tentiaire" qui en vrais Saint-Laurentains ont oeuvré pour le bien de la Commune (le texte final sera à déterminer).

 7- Vente permanente au Camp de l'ouvrage "GUYANE, Traces-Mémoires du Bagne". Ce livre écrit par le prix GONCOURT Patrick CHAMOiSEAU est une commande officielle du Ministère de la Culture, Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites
(Il est étrangement absent parmi tous les ouvrages sur le bagne ?!)
Nous suggérons en outre :
   -d'inviter ce prestigieux écrivain martiniquais  au colloque,
   -mettre en place sous sa direction des ateliers d'écriture à destination des lycéens, collégiens ou écoliers.
 Il s'agit d'une certaine façon de rendre hommage aux bagnards antillais qui ont souffert en Guyane.
 Il s'agit aussi de montrer à nos jeunes qu'un Domien peut-être un grand écrivain avec un rayonnement international, et leur donner ainsi un référent qui pourrait les inciter à l'écriture.

 8- Nous suggérons une étude par des experts en sociologie du développement (UNESCO, CEMEA...) afin de mettre en place des projets pluriculturels innovants devant aboutir sur une meilleure intégration culturelle mais aussi économique de toutes les composantes de la sociétés saint-laurentaine.

En guise de conclusion :
"...En plongeant dans les histoires du bagne, j'ai trouvé tous les héroïsmes, toutes les dignités, toutes les ferveurs, mais aussi toutes les inhumanités, les dénis agresseur, le comble des souffrances et des indignités, l'absolu des courages et des faiblesses, un concentré hallucinant de ce qui fait l'homme : déflagrations d'ombres et de lumières, de lumières dans l'ombre et d'ombres qui éclairent. Et tout cela s'est dissipé dans la Mémoire guyanaise, ou alors a été refoulé loin des dégrads de la conscience guyanaise."

in : "GUYANE, Traces-Mémoires du Bagne"/Patrick CHAMOiSEAU, Rodolphe HAMMADi ; Caisse nationale des monuments historiques et des sites , 1994. 114 P.

NOTES
1"Saint-Laurent fut créée par décision administrative des autorités coloniales de l'époque : le gouverneur SARDA-GARRiGA décide dès 1852 de fonder un pénitencier agricole sur le Maroni, ce qui fut fait le 10 février 1858, jour de la Saint-Laurent.
Pourtant, les lieux furent reconnus lors de l'expédition de Robert HARCOURT, en 1608. Et en 1850, un poste fut installé pour affirmer la présence française sur cette frontière avec la colonie du Surinam et ceci, dans le souci de mieux protéger les intérêts des Noirs Réfugiés Boni, d'allégeance française. D'où la présence du "Poste du Maroni" sur la carte établie par Marie-José JOLiVET.
Les européens étaient-ils les premiers occupants ?
Il semblerait que les lieux étaient occupés par les Amérindiens et précisément les Kalinya, et les Arawak, tout au moins par leurs ancêtres.
En effet, vers la fin du XVe siècle (...) les Arawak, composés alors de nombreuses tribus, dont les principales étaient les Arawak proprement dit(...)pénétrèrent dans l'actuelle Guyane(...) surtout par l'ouest.
...Une bonne partie des Galibi de Kourou et de Sinnamary ira rejoindre le noyau semi indépendant du bas-Maroni (cette région constituant alors un véritable no man's land entre Surinam et Guyane française)...
Il semblerait que les dits Galibi auraient contrôlé toute la région puisque outre de tradition guerrière, de nombreux raids furent organisés sur le Maroni avec même l'installation d'une base sur le Litany..."  tiré de :  "Atlas des Départements Français d'Outre-Mer. La Guyane", ORSTOM, 1979.
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2 idem
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3 STROBEL,  M.-B., 1998.- "Les gens de l'or. Mémoire des orpailleurs créoles du Maroni", Guadeloupe : Ibis Rouge éditions, 400 p.
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4 MAM-LAM-FOUCK, S., 1996.-  "Histoire générale de la Guyane Française des débuts de la colonisation à l'aube de l'an 2000. Les grands problèmes guyanais : permanence et évolution", Cayenne : Ibis Rouge éditions, 263 p.
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5 "Certains [bagnards] seront "assignés", c'est à dire loués à des particuliers : ce sont ceux que l'on appellera par dérision "les garçons de familles". Précisons toutefois que ces "assignés" ne seront guère accordés par l'Administration pénitenciaire qu'aux particuliers influents, et que leur nombre restera assez faible, voire inexistant dans les campagnes pauvres" in : - Marie-José JOLiVET, "La question créole, Essai de sociologie sur la Guyane française", Éditions de l'O.R.S.T.OM, Paris, 1982, 503 p. (p 40)
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6 "...les conditions de vie des nouveaux immigrants (Africains, Indiens, Bagnards, Orpailleurs antillais...) étaient déplorables. Leurs conditions de vie étaient souvent plus dégradées que celles des esclaves. La malnutrition voire la sous-nutrition étaient le lot de la majorité d'entre eux. Ces deux maux frappaient particulièrement les orpailleurs de l'Intérieur condamnés à consommer des denrées importées de France...et trop rarement les produits frais de la  colonie..." in :  MAM-LAM-FOUCK, S., 1996.-  Histoire générale de la Guyane Française des débuts de la colonisation à l'aube de l'an 2000. Les grands problèmes guyanais : permanence et évolution, Cayenne : Ibis Rouge éditions, 263 p. (p.94)
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7 LARA, Oruno, D., 1998.- "De l'Oubli à l'Histoire, Espace et Identité Caraïbes, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Martinique", Paris: éditions  Maisonneuve et Larose, 348 p.
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8 idem
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BiBLiOGRAPHiE

-"Atlas des Départements Français d'Outre-Mer. La Guyane", ORSTOM, 1979.

-CHAMOiSEAU, Patrick ; HAMMADi, Rodolphe, 1994.- "GUYANE, Traces-Mémoires du Bagne" ; Caisse nationale des monuments historiques et des sites ,  114 P.

-EPAiLLY,  EUGÈNE, 1994.- "Francis Lagrange bagnard, faussaire génial", Culture Francophonie, 171 p.

-EPAiLLY,  EUGÈNE, 1995.- "Une page d'histoire du bagne de Guyane, Alfred Dreyfus déporté dans l'enfer du diable", C.N.E.S., 152 p.

- JOLiVET, Marie-José  : "La question créole, Essai de sociologie sur la Guyane française", Éditions de l'O.R.S.T.OM, Paris, 1982, 503 p.

-MAM-LAM-FOUCK, Serge, 1996.-  "Histoire générale de la Guyane Française des débuts de la colonisation à l'aube de l'an 2000. Les grands problèmes guyanais : permanence et évolution", Cayenne : Ibis Rouge éditions, 263 p.

-PETOT,  Jean, 1986.- "L'or de Guyane, son histoire, ses hommes", Paris : Éditions Caribéennes, 248 p.

-STROBEL,  Michèle.-Baj, 1998.- "Les gens de l'or. Mémoire des orpailleurs créoles du Maroni", Guadeloupe : ibis Rouge éditions, 400 p.



Men li ! i soti ! Mwa di Mars 2005 !
Menm si nou tchò pa pagra, men nou tchò kontan !
A roun liv ki ka palé di nou gangan ki soti-koté-yé-soti pou monté laro Maroni !
Pou fè lòvriyé mindò !
A roun liv tout Senloranten (men osi moun ròt koté ;=) gen pou li !
Roulo-bravo pou yé !

lapoliv tchò pagra
" Coeur Pagra " est conçu à partir de lieux, de personnages et de situations qui pourraient être réels.
L'action se passe en Guyane Française, au début du vingtième siècle, alors que l'orpaillage bat son plein dans une société divisée, cloisonnée, au lendemain de l'esclavage.
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