KRiK ???
KRAK !!!

NOËL À KOROSSONi

Autrefois. il y avait une famille qui vivait dans une petite maison à Korossoni. Le père cultivait son abattis la mère s'occupair de son jardin créole et de ses douze enfants La benjamine de la famille s'appelait Déziré, elle avait un petit cochon que sa marraine lui avait offert pour ses étrennes.
MÉSYÉKRiK ???
MÉSYÉKRAK !!!
Tous les matins avant de prendre son petit déjeuner, Déziré s'empressait de donner à manger à son cochon. Elle l'aimait beaucoup. Dès qu'elle avait un moment de libre, elle allait le caresser, elle s'asseyait près de lui pour lui gratter le ventre. Le petit cochon était très heureux, il se penchait... se penchait sur le côté jusqu'à se laisser tomber à la renverse. Lorsque sa manman l'envoyait faire une commission : chercher du bois, puiser de l'eau dans le puits, le porcelet la suivait comme un petit chien. En sortant de l'école. Déziré déposait son cartable, prenait une vieille bassine en alumlnium et servait son repas au cochon : des fruits à pain, du kranmanyok, quelques poissons mis à cuire dans le batio posé sur quatre pierres. Parfois elle lui offrait des waras qu'elle avait grossièrement hachés. Le petit cochon grandissait jusqu'à devenir bien gros et bien gras.
korosoni 1
KRiK ???
KRAK !!!
Noël approchait. Partout dans la savane les enfants de Korossoni, commençaient à ramasser des noix de cajou pour les faire sécher. Le soir, les adultes chantaient des cantiques de Noël. L'animation était grande . Celui-ci parlait du cochon qu'il avait acheté ; celui-là de ceux qu'il avait vendus. En l'absence de Déziré, ses parents murmuraient toujours : "Cette année, à NoëI, nous mangerons le cochon de Déziré. 
Quelle fête ce sera !" 
Deux jours avant Noël, Déziré, à la demande de sa mère , était allée faire des courses. En arrivant devant la porte du corridor, elle vit son père revenir de la porcherie.
L'enfant, le coeur étreint par un pressentiment, courut auprès de son cochon, lui grattait la tête, quand Naten, l'aîné de ses frères s'approcha d'elle. Non loin de la porcherie, il cueillait des oranges et il avait entendu leur père décider d'abattre l'animal le lendemain : "Caresse-le, caresse-le - murmura-t-il à sa petite soeur - car bientôt tu auras certainement beaucoup de peine." 
MÉSYÉKRiK ANKÒ ???
MÉSYÉKRAK !!!
Déziré ne put supporter cette horrible vérité. Elle s'enfuit avec son cochon dans la forêt voisine.
Ils marchèrent, marchèrent à travers les hautes herbes, les pripris et les grands arbres. Cependant Naten avait compris l'intention de sa soeur, il voulut lui apporter son aide. Il la suivit à distance sans se laisser voir. Pendant ce temps-là Déziré cherchait un abri pour son protégé ; elle ne trouvait pas de cachette à son goût. Enfin elle arriva sous un gros  grigri : c'était un arbre immense. De grosses lianes bien solides descendaient jusqu'à terre et formait comme un rideau ; tandis que les buissons s'élevant tout autour de l'arbre, créaient un abri naturel. Elle examina l'endroit, satisfaite, et se dit : "C'est ici que je vais te cacher".
Elle réfléchissait aux dispositions à prendre, quand soudain, une branche craqua. Déziré bondit et se mit à courir. Elle se heurta à son frère : "Que faisais-tu de ton cochon ? demanda Naten. 
- Je suis venue le cacher pour qu'on ne le mange pas. Aide-moi à lui construire un refuge, je t'en prie.
- C'est vrai petite soeur, les tigres rôdent dans la forêt. Ils raffolent de la viande de porc, tu le sais. Ta cachette est intéressante mais elle est encore vulnérable.
- Construisons un piège !"
Ils se mirent au travail, coupèrent un jeune wapa et préparèrent des pointes acérées qu'ils fixèrent au buisson.C'était le refuge du petit cochon. Non loin de là, ils construisirent un piège mortel pour le tigre. A la tombée de la nuit, le piège et le refuge étaient prêts. Déziré s'adressa à son protégé et lui dit : "Calme-toi, je viendrai te chercher demain dans la journée". Avant de regagner la maison, Naten eut la bonne idée d'arracher quelques poils au cochon de Déziré.
PATAKRAK ???
SANZO !!!
De bon matin, les parents se levèrent, prirent un couteau et une bassine, firent bouillir de l'eau et se préparèrent à tuer le cochon de Déziré. Devant la porcherie, ils restèrent stupéfaits. Point de cochon. Le père s'écria : 
"-Adolfine, Déziré. Jitiyis, Mèrsès, Elzida, Klérans, Naten, Natannyèl, Rosélya, Winifrèd, Martyal. Filidor !" 
Les enfants arrivèrent en courant encore ensommeillés et répondirent tous 
ensemble : 
"-Oui, papa.
- Qu'avez-vous fait du petit cochon ? 
-Le petit cochon ? ... répondirent-ils d'une seule voix - Nous ne savons pas où il est". 
Le père prit un gros baton et menaça les enfants : 
- "il faut  à tout prix que vous le retrouviez".
Tremblant de peur. les enfants se mirent à chercher partout. En vain... 
ÉDiKRiK ???
ÉDiKRAK !!!
Pendant  qu'ils poursuivaient leur recherche. Naten sema les poils du cochon le long du chemin.
Quelques minutes après, Jitiyis hurlait : "il est passé par Ià ! Regardez les poils !" Ils appelèrent le père. Déziré, profita de leur émoi pour rejoindre son porcelet. 
Mais, dans la forêt, affamé, le tigre chassait. li s'arrêtait, humait l'air frais du matin et repartait. Soudain une odeur familière chatouilla ses narines. Il bondit et courut. II arriva près de l'enclos. s'approcha doucement, cherchant le moyen de s'emparer du cochon.
Quand Déziré le vit, elle se mit à trembler et à hurler, sans pour autant abandonner son cochon. Le tigre avançait...
Cependant, en suivant les poils du cochon, la famille arriva dans la forêt... Tout a coup, ils entendirent hurler un enfant, rugir un tigre, grogner un cochon. Ils accélérèrent le pas... 
Le tigre lui, s'apprêtait à bondir. Anxieuse, Déziré observait son manège et priait pour qu'il tombât dans le piège.
Ce qui devait arriver, arriva. Blip ! Le piège se débanda et le tigre eut le corps transpercé par les piquets de wapa.
ABOUBOU ???
YA !!!

Folle de joie, Déziré ne se contenait plus, elle sautait et gesticulait en tous sens. Toute la famille arriva et s'étonna de la trouver là. Son père lui dit : "Eh bien ! nous ne l'aurions jamais trouvé." 

Déziré répondit : "Tigre croyait manger mon cochon, mais nous l'avons bien eu.
Regardez-le maintenant, il ne peut plus rien faire". Naten et son frère réfléchirent au moyen de ramener le tigre au village. 
Ils coupèrent une solide branche et quelques lianes. Ils attachèrent les quatre pattes du tigre à cette branche afin de le transporter. Lorsqu'ils arrivèrent chez eux, les voisins accoururent. Le tigre était énorme. Les gens qui mentent diront qu'il était aussi gros qu'une voiture ; mais moi qui ne mens pas, je vous assure qu'il était aussi gros qu'une école. 
Ils vendirent la peau, les dents et achetèrent trois énormes cochons. Ils gardèrent la peau du tigre pour décorer la maison. La viande fut vendue aux amateurs et le bijoutier leur acheta les dents qu'il mettrait en vente, sertis dor, parce que les Créoles aiment porter une dent de tigre à leur cou. Avec la coquette somme obtenue, ils firent l'acquisition de trois énormes cochons. Ils en tuèrent un le jour même et laissèrent un mâle et une femelle pour les jours à venir.

KRiK ???
KRAK !!!
Voisins et amis, comme une grande famille, se réunirent chez Déziré. Les préparatifs pour la fête de Noel pouvaient commencer.
Dans un coin de la cour, les garçons et les filles posèrent trois pierres au milieu desquels ils allumèrent un feu de brindilles et de feuilles sèches. Ils installèrent, sur le feu, une plaque de tôle sur laquelle ils miretn à rôtir les noix de cajous séchées depuis longtemps par le soleil. Rôtir les noix est une préparation très délicate : il faut surveiller et retourner les noix avec un baton pour éviter qu'elles ne brûlent.
Après avoir gratté et découpé le cochon, les papas nettoyèrent les tripes qui servaient pour le boudin créole ; puis, ils mirent la tête de l'animal à cuire pour le fromage de tête
Les mamans confectionnèrent la soupe à l'oignon, le colombo et le rôti de porc pendant que les gâteaux : "le dévoran" et le "bédengwel" cuisaient lentement dans le four à bois.
Naten et ses amis égrenèrent une grappe de comou, épluchèrent des noix de coco pour le sorbet. Dezire promit de s'occuper de l'angou de mais : elle égrena le mais vert et le pila pour en extraire un liquide jaunâtre qu'elle mélangea à du lait de coco. Elle aromatisa le mélange et le fit cuire lentement jusqu'à obtenir une crème épaisse. Lorsque les noix de cajou furent décortiquées, les plus âgés du groupe de jeunes préparèrent les madous de corossol, de cacao, de pomme cannelle... (jus avec pulpe et pépins).
Tous ces travaux s'accomplissaient dans la joie et la bonne humeur. 
ÉDiKRiK ???
ÉDiKRAK !!!
A la nuit, tout était prêt ; Les tables chargées de victuailles avaient été dressées sous les arbres illuminés. Après la Messe de Minuit, les tambours résonnèrent dans ia nuit, donnant le signal du réveillon qui devait durer jusqu'à l'aube. Ils fêtèrent Noel comme des riches. Quels festins !...

...Depuis ce jour, à Noel, les habitants de Korossoni racontent comment Déziré, une gentille gamine. a sauvé son cochon et enrichi sa famille. Le cochon vieillissait il eut beuacoup de petit qui s'en allèrent peupler les savanes de Korossoni, de Trou poisson, jusqu'aux anses de Sinnamary de Malmanoury, de Karouabo et de Kourou.









SA ZANDOLi KA POTÉ ???
FOKòL !!!
texte : ©Collectif Maternelle Créole
illustrations : ©Adélie SABAS
© A.G.P.E.M./Circonscription des Maternelles : Langue et Culture Créoles
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larËl blÈ

ti panwel
--->Père Noël à colorier<---

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