CINÉMA D'AFRIQUE
de 19h mercredi 9 juin 2004, à 1h jeudi 10 juin 2004
Gare routière de Kamalakuli (Senloran-Maroni)
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LIBERTÉ - EGALITÉ - FRATERNITÉ . PROCLAMATION (de PARISET) Mes amis, |
LIBERTÉ - EGALITÉ - FRATERNITÉ . PROCLAMATION (de PARISET en KRÉYÒL
!) Mes Amis, |
*C'est Dieu lui-même
qui a créé l'homme pour vivre en société et
qui ne permet pas que chacun puisse faire, sans règle, toutes ses
volontés. En même temps qu'il nous a donné notre libre arbitre, qu'il nous a accordés des droits, il nous a imposé des devoirs auxquels il faut savoir nous plier, et vous aurez à respecter les droits chez les autres comme il les respecteront chez vous. |
*Ça bon Dié
mêm qui fait nous, mété la sous la terre, pou nous viv'
ensemble, li mem' pas oulé chaquin fai ça ka passé
la so tête, sans pas gadé ni dévant ni derriè.
Kou bon Dié ka bail nou' libété, kou li ka bail nous
droits ; tems la même li ka di nous, nous gagné nous douvuai
ka rempli ; et si nous woulé tout' moun' respecté nous pas
droits, faut nous-même respecté droits di tout moun'. |
-Déjà
vous avez vu vos anciens maîtres, dans cet esprit de fraternité
et de conciliation venir au devant de vous pour traiter des conditions auxquelles
vous pourriez consentir à leur louer votre travail. C'est la reconnaissance de votre droit.Devenus libres, votre travail vous appartient, personne ne peut l'exiger sans être préalablement convenu avec vous d'un juste paiement; vous ne serez plus obligés de le donner à un maître. Mais votre travail n'a de valeur qu'autant que vous pourrez l'appliquer' et pour l'appliquer il faut des propriétés disposées pour le recevoir et l'utiliser. Or, les propriétés appartiennent toutes à des habitants. Il faut donc pour mettre en oeuvre le travail qui vous appartient, que vous vous entendiez avec ceux à qui appartient la terre. |
-Zot anciens maitr'
yé déjà kavini, palé zot des paroles qui jus',
des paroles qui raisonnab' - Yé ka sacé pou fait conditions
ké zot, pou zot loué yé zot travail. Pis'ça
yé même kavini doumandé pou loué zot travail.
Lor zot oua lib', zot travail oua pou zot cor ; pésonne p'ka pouvé vini obligé zot travail sans pa payé ça qui jusl. Zot p'ka obligé prend zot tems bail oun'mait. Mais faut zot songé oun qui chose : Pou zot pouvé bien vive ké zot travail, faut zot gagné bon côté pou planté, faut zot trouvé moun'qui pouvé payé zot journées, chaq' la terre gagné son maîtr, travail ça di zot, terrain ça di moun qui acheté li . Faut donc rangé zot zaffair ké mait' di la terre, pou zot pouvé travail et pou tout' moun content. |
*Sur les habitations
où vous êtes actuellement, il existe des cases, des terrains
à vivre sur lesquels le propriétaire doit compter pour loger
et établir les travailleurs nécessaires à son exploitation;
ces cases, ces terrains ont une valeur proportionnelle dans l'ensemble
de la propriété, si vous y demeurez, vous devrez en compensation
au propriétaire un loyer ou un certain temps de travail, la justice
le veut ainsi, et comme quelque part que vous alliez vous aurez toujours
à envisager en première ligne cette obligation, je vous engage
à examiner avant de changer de lieu, si vous y avez avantage, s'il
ne vaut pas encore mieux conserver des cases et des abatis auxquels vous
êtes habitués plutôt que d'aller faire des essais ailleurs,
où les premiers temps seront nécessairement difficiles puisque
tout y sera à créer. |
*Landan tout' bitation
coté zot fica ator'là, Ii gagné caz', li gagné
terrain bon pou. planté bati vive. - Mait di bitation divet' compté lassou caz yé la pouyé tabli ça moun' qui oua oulé travail kéyé.-Caz terrain, tout ça ça vaut kichose ; si zot ka fica landan caz moune, si zot ka travail lassou so la terre, faut zot payé moun' la so loyé, ou bien, faut zot travail moço pou li. Sa conça même qui oua just'; ça té oua même la tout' côté zot té oua pouvé allé ; faut donc zot songé bon bon avant zot laissé zot ancien bitation, coté zot cout' mé dipi longtemps, coté zot déjà gagné caz' ké bati, faut zot ouai sili paté oua pi miyor resté-la passé di allé coté zot pa connait'et coté zot oua gagné tant di kichose pou fair'avant di tabli bon bon. |
-Il faut vous dire
que sur ces biens se trouvent des vieillards, des infirmes qui ne peuvent
se déplacer comme vous. Ces vieillards et ces infirmes ont travaillé
dans leur temps et ont aidé à vous élever. L'humanité
vous fait un devoir de concert avec vos anciens maîtres, de leur prêter
aujourd'hui aide et assistance, c'est là une charge de chaque communauté,
et si vous ne prenez à cet égard des arrangements en restant
sur vos habitations respectives, si vous les quittez, comment pourrez
vous faire que le propriétaire qui n'aura plus de revenus, ne les
abandonne pas aussi à son tour ? |
-Faut mo fait zot songé ouessi, ça vié moun, ça infirme qui té p'ka pouvé suive zot. Lor pauv' moun' yé là té jaun' lors yé té gaillard, yé té ka travail pou bail zot ancien maît'moyen di levé zot. Si zot guin kior, faut zot hidé maît bitation soin-yé jodi et si zot ka laissé établissement sans moun' qui gaillard pou fait la récolte, comment maît habitation oua fait ? Li-mêm' oua obligé bandonné yé. |
*Je dois vous présenter
toutes ces choses, comme votre ami, parce que je vous porte un grand intérêt
comme à des hommes qui sentent le prix du bienfait dont ils sont
l'objet, qui sont capables d'entendre la voix de la raison, et qui libres
désormais ne voudront pas rétrograder dans les voies de la
civilisation. |
*Mo divet palé zot tout ça parol'yé-!a, pars' mo ça zot zami ; mo ka poté zot l'intérêt, pars' mo craî zot mérité ça di bien yé ka fait zot ; mo crai zot, oua tendé la raison et zot p' ka oulé pars'zot lib', vini semblé Indien sauvage. |
-Ainsi, encore, je dois vous
prémunir contre l'abandon des travaux de grande culture pour aller,
sur de petites habitations vous borner à faire des vivres. Le couac,
la cassave, les bananes ne peuvent se vendre que dans la colonie. Les bâtiments
de France n'en prennent pas. Si donc il en vient beaucoup sur le marché,
vous en ferez baisser le prix, à peine même trouverez-vous
à les vendre, et vous n'aurez pas d'argent nécessaire pour
acheter les provisions et les effets d'habillement dont vous aurez besoin.
Les marchands du dehors ne peuvent apporter des salaisons, de la vaisselle,
des étoffes, des vestes, des chapeaux, des chemises qu'à la
condition de trouver dans la colonie du sucre, du café, du coton, du
roucou, du girofle à acheter en retour, et c'est, de leur côté,
avec la vente de ces produits que les propriétaires auront de quoi
vous payer vos journées, ou que vous pourrez vous même procurer
de l'argent. Vous comprenez bien cette combinaison qui fait que votre
travail a besoin de terres et des usines de l'habitant, tout comme l'habitant
a besoin de votre travail pour mettre ses terres et ses usines en rapport,
et que, sans ce double concours, la colonie serait condamnée à
ne plus faire de denrées pour l'exportation et retournerait à
l'état sauvage. |
-Encor oun aut'chose mo woulé palé zot. Faut zot pangard laissé tout grand bitation. So prix oua tombé jouk zol p'ka pouvé guin piti moço sou maqué pour zot acheté tout ou' bagage zot besoin. Pou navi pouvé poté viand'salée, lamouri, plats, cam'zas, chimiz-laine, chapeaux tou'kichose, faut yé pouvé trouvé acheté Cayen' ; souc, coton, café; roucou, giroff, etc. Faut zot bien comprann'ça, ké sou maqué di la récolte oun'so yé pouvé payé zot journées; si guia point récolte, gnia point sou maqué ; si gala point sou maqué navi p'ka poté a rien Cayen' et zot oua obligé' tournain maniai indiens. |
*Vous avez encore
quelques jours devant vous, vous pèserez ces réflexions.
Ceux qui voudront quitter les propriétés où ils ont
été jusqu'à présent pourront le faire. je vous
, le répète, mes amis, vous serez libres, mais vous devrez
, vous entendre avec les habitants chez lesquels vous voudrez vous transporter.
Des ateliers nationaux seront ouverts , sur les propriétés domainiales, à la Gabrielle notamment, pour ceux qui ne trouveraient pas à s'employer sur les habitations particulières et, suivant leur force et leur travail, il leur sera accordé une rétribution convenable. Le Gouvernement vous donnera tous les moyens de vous utiliser, mais il ne veut pas de vagabondage, et les individus qui s'abandonneraient à l'indolence et à l'oisiveté, qui croiraient pouvoir passer leur temps en courses dans les quartiers ou en canot sur les rivières, ou qui iraient s'établir sur les terrains de l'état, seront arrêtés par la police et seront livrés aux tribunaux, qui les enverront aux ateliers de discipline. -Il en serait de même de ceux qui commettraient des désordres, qui se livreraient au vol ou à des dégradations. La Guyane ne doit compter que des citoyens honnêtes et utiles, pouvant toujours justifier de leur domicile et du travail qui les fait vivre, et toutes les mesures seront prises pour les encourager et les protéger. |
*Zot gagné
moço tems divant zot, pou zot songé tou ça bon bon.
Après ça - moun qui oua woulé absolument laissé
bitation, côlé yé fica jodi yé oua pouvé
allé, pars'mo ka répété zot, zot oua lib'mais
zot oua obligé rangé kè mait'di ça bitation
coté zot oua oulé allé tabli. Ça moun'qui p'ka
pouvé trouvé travail, gouvernement oua occupé yé
la Gabriel', ou bien que'ouot coté, et yé oua payé
yé journée suivant yéfors. Ça fait pésonn' p'ka pouvé di lip' ka trouvé côté pou li travail. La République pas oulé moun' fica sans fai a rien ka vagabondé oun'so la canon, ka couri tout' quartier, ka tabli lassou térain di gouvernement ; ça moun' yé là, gendarm' oua quimbé yé, et tribinal oua voyé yé la latelier discipline. -Ça tan cou moun qui oua volor et qui oua allé fait train ké désordre lassou abitation ouot moun' tribunal là pou yé. Ça mouní honnetíouní so, moune qui utile yé divet contré Cayen, et ça moun yé la gouvernement gàgné ator là oueil lassou-yé pou protégé yé. |
*Je ne vous parle
pas de la rémunération de votre travail. Divers arrangements
peuvent être faits à cet égard, soit que vous entriez
en association avec les propriétaires chez lesquels vous vous placerez,
à la condition d'une part dans la récolte, soit que vous affermiez
des terrains à cultiver à moitié fruits soit que vous
travailliez moyennant des salaires à la tâche ou à
la journée. C'est un objet à débattre entre vous et
les propriétaires et dans lequel le respect même de votre
libre-arbitre fait un devoir au gouvernement de ne pas intervenir. La diversité
des cultures, la diversité des localités dont est favorisé
ce beau pays de la Guyane, comporte d'ailleurs tous ces divers modes. Mais
une fois les conditions arrêtées, les conventions passées,
il faudra les exécuter avec loyauté, et persévérance,
sans se laisser rebuter par quelques mécomptes tenant quelquefois
aux intempéries des saisons ou à des premiers essais. S'il
s'élevait des difficultés entre vous et ceux qui vous emploieront,
des jurys seraient institués à porter des justiciables dans
les cantons pour entendre les plaintes pour prononcer avec équité
et rendre à chacun suivant son droit. |
*Ça zot mêm'
pou rangé zot zaffai pou ça qui ka r' gardé zot paiement.
Ça zot pou débat' ké mait' bitation yé, ça
ka convini-yé, ça ka convini zot : Si zot ka rangé
pou yé bail zot, zot part di la récolte, si yé ka payé
zot jounée ou bien zot tache ; tout ça façon yé
là bon ; gouvernement pas gagné pou mélé landan,
ça zot zaffai mem'. Chaq' coté guin so façon travail, so façon la récolte chaq'coté divet gagné so façon paiement, mais for zot rangé ké moun, faut pas zot changé tout suit'conça pas té ké bon. Faut zot travail ké kiô, sans pas sacé pou trompé moun qui ka employé zot' ; moun-là mêm divet fait ça li promet' et si oun jou vini, zot pas pouvé d'accor, ça moun qui oua gagné pou plain' soit rnoun ka travail, soit moun' qui pas ka employé yé oua pouvé allé divan oun' magistrat tribunal, oun jury, gouvernement kallé établi là chaque quartié pou tandé raison di tout moun' et di ça qui just. |
-Mes amis, vous êtes
sur le point d'aborder une grande épreuve. La République
vous a appelés sans transition, de l'esclavage à la liberté.
Les colonies étrangères contemplent ce spectacle avec étonnement.
Ne cédez pas à un premier entraînement; Réfléchissez,
et prouvez-leur que pour vous, comme pour vos frères d'Europe, vous
saurez garder la noble , devise de la France : La Liberté, l'Egalité,
la Fraternité, dans un travail fructueux et honorable, dans la
paix publique, dans les liens de la famille, dans l'obéissance aux
lois de la religion et de la patrie. Cayenne, le 15 Juillet 1848. |
-Mes amis, ça
oun' grand kichose yé kallé fai ké zot. La République ka prend zot tout' qui esclave jodi et li ka fai lib'. Toute nation qui guin esclave, yé là ka gadé, yé pas pouvé crai ça bon kichose la République ka fai. Ca zot' pou fai attention lassou façon zot kallé conduit alor là. Songé bon bon ! Faut zot montré yé, faut zot montré zot frai yé, qui ka travail en France, zot mêm'ouessi bons pour la liberté l'Egalité la Fraternité. Mo sur zot oua travail honorablement zot p'ka fai aucun désordre; zot oua soin zot famille et zo oua respecté la loi di bon Dié ké la loi di nous pays ! Cayenne, le 18 Juillet 1848. |
| KETI KOTI 2004 | LISTWÈ KAMALAKULI | LAPO LIVKONT LAGWIYANN | KONT LANNWÈL : NWÈL KOROSONI--an kriyòl.-- en français.|KONT LÉKÒL|MALAN|KRAKÉMANTÒ|DOLO/NONGO | KANNAVAL |28 ÒKTÒB
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