AYÈ
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JODLA
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Située au numéro 10 de la rue Marceau, cette maison fut le siège du temple de la loge "L'UNiON GUYANAiSE" de l'obédience du Grand Orient de France. Néanmoins, un doute existe dans la mesure où dans certains documents, le siège de cette loge était situé au Village Chinois. Cette maison fut acquise suite à une vente judiciaire : cette loge était semble-t-il propriétaire de l'immeuble ? A-t-elle connut des difficultés ? Signalons tout de même, que la maison en question n'occupe pas l'intégralité de la parcelle, telle qu'elle a existé lors de la mise en place des concessions pour les bagnards. |
TiMOSO LiSTWÈ
(un peu d'histoire)
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La ville de Saint-Laurent du Maroni est souvent
présentée comme étant la capitale du bagne,
de l'Administration Pénitentiaire. Or il faut savoir qu'elle
ne fut pas que cela.
Très certainement, bien avant que ne s'installe cette Administration pénitentiaire, il devait y avoir des habitants et par conséquent un ou plusieurs villages amérindiens. L'idée portée par Franck Compper (responsable d'une association pour la promotion des traditions orales : KRAKÉMANTÒ) pour que le nom de Kamalakuli lui soit à nouveau donné, va bien dans ce sens. Plusieurs hypothèses peuvent être formulées dont celles-ci : -La première, serait qu'il s'agirait
d'un village ; Par contre nous savons que lorsque l'Abbé Jacquemin, curé de Sinnamary, va sur le Maroni en 1782, il demande à rencontrer les Boni alors qu'il est à Mayakaré, qui est le deuxième village indien dans l'embouchure du Maroni. Cela se fait semble-t-il très rapidement [1]. Ce dernier a pour interprète "...le fils de Migara (grand capitaine indien) et d'une négresse libre de Surinam..." [2]. Autant d'indices qui nous montrent que l'espace était occupé par des hommes Amérindien et Boni, bien avant l'implantation du bagne. Pour revenir à la ville elle-même, elle fut créée
effectivement par les services pénitenciers et tout particulièrement
une partie dont on parle moins et qui fut appelée : Village
ou Ville coloniale ou Ville indigène : - en 1878, se dressait une dizaine de cases sur un espace, une dizaine d'îlots divisés en 12 parcelles mesurant 16 x 25 mètres : ce qui représente 120 parcelles dont 109 furent délimitées et occupées [3], - en 1889, quatre îlots supplémentaires furent rajoutés soit 48 parcelles. Ce qui revient à dire que cette partie de Saint-Laurent du Maroni devait accueillir de nombreux transportés et relégués qui devaient s'insérer par le biais d'activités diverses afin de faire de ce lieu un vrai centre de vie [4]. - en 1896, seules 99 concessions étaient occupées mais 38 seulement abritaient une population issue du bagne. Les autres parcelles avaient été acquises par la population libre, comme nous l'avons dit plus haut, attirée par l'or [5]. - en 1914, 78 concessions furent rachetées définitivement par des particuliers et, détail important, 59 étaient détenues par seulement 14 négociants [6]. C'est par ailleurs dans une rue, Mélinon tout d'abord, puis Félix Eboué [date] par la suite que se concentrait toute l'activité économique de la ville mais aussi par extension du fleuve Maroni où se bousculaient de nombreux ouvriers des mines d'or venus de toute la Caraïbe, du Surinam, du Guyana (les "Démérariens" de Démerrara) mais aussi de Chine et peut-être d'ailleurs. Ce qu'il faut savoir c'est que cette partie de la colonie pénitentiaire ne fut pas créée pour des personnes libres mais au contraire pour des bagnards afin qu'ils puissent s'implanter durablement et ainsi développer cette partie de la Guyane. Mais très rapidement, attirées par la découverte de l'or, de nombreuses personnes vinrent s'établir et donner par conséquent une allure créole à cette ville. La réalité fut que les concessions qui étaient allouées aux bagnards furent achetées et occupées par des négociants antillo-guyanais et autres industriels. Cela a du perturber les plans des responsables de l'A.P. puisqu'ici et là des plaintes s'élevaient contre ces installations. La ruée vers l'or fut une réalité ; tous les
fleuves furent écumés dont le Maroni. Dès 1873, des
prospecteurs s'établirent sur ses rives. Ce qui revient à dire que la Ville de Saint-Laurent du Maroni fut construite (pratiquement) en même temps que se mettait en place l'orpaillage sur le fleuve. Le bagne ne s'est installé que durant les années 1857 dans la même région. NOTES |
©textes-Gustave Ho-Fong-Choy |
---> BAYDiVAN (SUiTE DE LA ViSiTE DE LA ViLLE "iNDiGÈNE" ;=) |